Un millésime de luxe ?

Un nouvelle année tennistique s’ouvre et, comme les dernières en date, elle promet d’être riche. Potentiellement, 2020 pourrait même être un millésime de luxe, étant donné la grandeur et la variété des enjeux qui s’y pressent.

Tout d’abord, la rivalité historique qui oppose  Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic va se poursuivre. Il y va au fond, rappelons-le, de savoir qui sera, lorsqu’ils prendront leur retraite, le « GOAT » : le plus grand joueur de tous les temps. Dans cette perspective, tout au long de l’année, les chiffres et les statistiques devraient continuer de crépiter de façon vertigineuse. Ensuite, sur un plan moindre mais qui n’en regarde pas moins des champions et qui, n’était le trio hors-normes que forment les trois premiers mondiaux, serait bien plus marquant, Andy Murray, Stanislas Wawrinka et, si son genoux guérit vraiment, Juan Martin del Potro vont tenter d’atteindre de nouveau des sommets, ce qui pourrait être fabuleux compte tenu de l’intensité des matchs qu’ils peuvent générer. Il est du reste à noter que, comme Roger, Rafa et Novak, ces trois joueurs sont trentenaires, et de ce fait vers la fin de leur carrière. Enfin, et c’est nouveau, c’est la saison passée qui en a décidé, des joueurs de la Next Gen pourraient jouer les premiers rôles, ravir un Grand Chelem. Le cas échéant, c’est au sacre de Dominic Thiem, Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas ou d’Alexander Zverev qu’on devrait assister, puisqu’ils sont, d’une part, les joueurs les mieux classés de cette génération et puisqu’ils disposent, d’autre part, des faits d’armes les plus glorieux, des titres les plus prestigieux.

En fin de compte, les débats se joueront donc essentiellement sur deux niveaux : intra et intergénérationnels. Et la question qui se pose de ce point de vue est celle-ci : va-t-on voir les légendes repousser encore leurs limites – et par la même occasion les limites du tennis – ou bien un nouvel héros éclore, imposer son destin ? Impossible à dire. Une certitude : jamais, depuis longtemps, une année de l’ATP n’a été aussi ouverte, aussi riche en possibles tennistiques.

GS, le 7 / 1 / 2020

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